vendredi 2 juin 2017

B comme Benoit et les iroquois- Challenge AZ

Marie Anne Benoit

Elle est née avec sa sœur en 1665. Nous ne connaissons pas la date exacte puisque l’acte de baptême ne l’indique. Elle a été baptisée, avec sa jumelle Barbe, le 9 mai 1665 à Montréal. Marie Anne et Barbe sont les filles de Paul Benoit et Elisabeth Gobinet.

Marie Anne a contracté mariage deux fois dans sa vie. Son premier mari, c’est Jean Bourbon. Avec un nom pareil, on est bien tenté de faire un lien généalogique avec la royauté, mais le temps me manque et je n’ai pas pu amasser de preuves. De plus, à certains moment, il est appelé Bourdon.

Marie Anne et Jean ont unis leurs destinées le 27 février 1680 à Boucherville. Ils ont eu 4 filles dont voici la liste :

Barbe
          Naissance : vers 1681, lieu inconnu
          Mariage : avec Pierre Brosseau le 9 juin 1698 à La Prairie
          Décès : 26 janvier 1754 à La Prairie

Marguerite
          Naissance : 18 janvier 1685, lieu inconnu
          Mariage : avec François Marier Ste-Marie le 26 janvier 1705 à Longueuil
          Décès : 4 janvier 1723 à Longueuil

Marie Anne
          Naissance : 19 mars 1687 à La Prairie
          Décès : 21 novembre 1687 à La Prairie

Marie Anne
          Naissance : 6 janvier 1689 à La Prairie
          Mariage : avec Pierre Sarault Laviolette le 9 décembre 1717 à Montréal
          Décès : 4 novembre 1769 à Montréal

Malheureusement, une attaque iroquoise à eu lieu le septembre 1690 et Jean a été tué. Son enterrement s’est produit seulement le 3 décembre 1690.

Voici ce que le prêtre Geoffroy inscrit dans son acte de sépulture :
« Ce 3 décembre de l’année 1690 je prêtre missionnaire sous signé certifie avoir esté chercher dans les bois le reste des ossements de feu Jean Bourbon habitant de cette paroisse et d’un autre qu’on n’a peut scavoir qu’il estoit tant il avoit esté défiguré par les Iroquois. On croit que c’estoit un soldat de monsieur le chevalier de grés nommé la motte qui furent tués l’un et l’autre le 4 septembre de la susditte année dans lattaq que l’on donna à la fourche de la prairie de la Magdeleine avec Jean Duval Jean Barault habitans de cette paroisse la treille Beaulieu la Rose dauvergne soldats de Monsieur le chevalier de grés. Nous avons donné la sépulture aux susdits ossements de Bourbon, et de la motte comme nous avions fait aux corps de Jean Barault jean Duval le et4et 5septembre dans le cimetière de laditte paroisse les autres ayant estés entérés avant mon arrivée le jour du combat en foy de quoy j’ay signé »

Cinq ans plus tard, Marie Anne rencontre Jean Besset, un homme qui s’est fait scalpé par les iroquois en 1691 et qui a miraculeusement survécu à la mutilation. Jean et Marie Anne veulent se marier mais rencontre une « violente » opposition de la part du père de Jean. Le problème, c’est que le jeune homme n’a pas encore 25 ans, donc il doit avoir obligatoirement la permission des parents… Les fiancés s’enfuit à Montréal, avec la bénédiction de l’abbé Geoffroy, le curé de leur paroisse!

Voici une transcription de leur acte :
« Ce jourdhuy seisiesme du mois de may mil six cent quatre vingt quinzes je prêtre curé de Saint-François Xavier de la Prairie de la magdeleine après la publication dun banc entre Jean Besset fils de Jean Besset et damme Seigneur ses pères et mères dune part et de Marie Anne Benoist fille de Paul Benoist et dhélisabeth Gobinet veufve de Jean Bourbon de lautre part par moy prêtre curé de la ditte paroisse au prosne de la grandmesse auquel javertis que cestoit le premier et que se seroit le dernier les susnommés ayant obtenu la dispense de deux autres de Monsieur Dollier grand vicaire de monseigneur levesq de Québec à lissue de la ditte grande messe le père dudit Jean Besset sestant opposé au dit mariage je lay sommé en présence de deux témoins comme il paroist dans lacte y joint daller dire ses raisons à mon dit sieur dollier de quoy nayant tenu conte mon dit Sieur Dollier à jugé juridiquement cette affaire après avoir différé huit jours et ma ordonné prendre le mutuel consentement desdit Jean Besset et Marie Anne Benoist comme il paroit aussi par lacte y joint signé de sa main et ce hors paroisse en léglise de Ville Marie à cause des violences dont ledit Jean Besset le père menacoit ce que jay fait en la ditte église paroissialle de Ville Marie sur les six heures du matin en présence de Guillaume Guoyau de Lagarde beau-frère de la veufve Pierre Hay et Jean Tournois lesquels ont déclaré ne scavoir signer à la réserve de Pierre Hay qui a signé avec moy ce susdit jour et an »

Ainsi, grâce à l’abbé Goeffrey, le couple a pu se marier. Ensemble, ils n’ont pu avoir qu’une fille, Marie Jeanne. Celle-ci est née à La Prairie le 9 février 1696 et est décédée le 28 mai 1697, toujours à La Prairie.

Malheureusement, Marie Anne est décédée seulement deux ans après son deuxième mariage. Elle sera assassinée par un iroquois (!) et inhumée le 9 août 1697 à La Prairie.

Demain nous verrons le destin tragique de Madeleine Canard.


Sources:
PRDH
Morts tragiques et violentes au Canada T.1 : 17e et 18e siècles; Léonard Bouchard; Les Publications Audiovisuelles, 1982, p.43
La Prairie en Nouvelle-France, 1647-1760: étude d'histoire sociale; Louis Lavallée; McGill-Queen's University Press; 1993; p.20, 144-145
societehistoirechambly.org

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