jeudi 29 juin 2017

Y comme Yardin, la sage-femme - Challenge AZ

Marie Yardin (ou Hyardin)

Elle est née à St-Germain-L'Auxerrois, archevêché de Paris. Ses parents sont Jean Hyardin et Marguerite Chesné. On sait qu'elle est arrivé en 1668 ou avant, mais on ne sait pas dans quel bateau elle avait embarqué.

Elle s'est mariée le 9 octobre 1668 à Québec. Le couple n'a pas eu le bonheur d'avoir un enfants. Ils auraient pu puisque Pierre est décédé en décembre 1708. Comme Marie est décédée après lui, on peut supposer qu'un des deux était stérile.

Marie a quand même, à sa façon, contribué à la colonisation du territoire par les français en Nouvelle-France. Elle était sage-femme jurée. Les sages-femmes jurées sont des sages-femmes certifiées, approuvées comme étant compétentes. Marie était probablement déjà sage-femme jurée lors de son arrivée à la colonie.

Pour cause de pudeur, on fait appel à la sage-femme plutôt qu'au chirurgien ou médecin qui intervient seulement en cas de complications. La césarienne est une intervention qui est quand même rare.

En Nouvelle-France, les connaissances de sage-femme était souvent transmises de mère en fille. Elles pouvaient être approuvées par la ville, comme à Québec en 1714 avec Simone Buisson. À d'autres places, comme à Boucherville, on devait prêter serment devant le prêtre. D'ailleurs, il était même suggéré aux femmes de s'organiser des élections pour nommer les sages-femmes. Révolutionnaire comme façon de faire!

Les sages-femmes travaillaient de façon bénévole. Mais en 1714, Simone Buisson à commencé à toucher un salaire pour ses services! Ceci avait pour but d'attirer plus de femmes à pratiquer la profession et aider Suzanne à transmettre son savoir. La compétition pour la position était donc plus féroce à ce moment-là.

Les sages-femmes étaient instruites, elles pouvaient signer leurs noms. Se sont des femmes bien mariées et avaient de bonnes mœurs. Elles travaillaient en concert avec les chirurgiens, ils n'étaient pas en compétition. Il devait même avoir une école de sages-femmes en 1754, mais la conquête à empêché la réalisation du projet. C'était des femmes très actives au sein de leurs communautés.

Il n'était pas rare que la sage-femme reste quelques jours chez celle qui venaient d'accoucher. Elle restait pour prodiguer des conseils, faire la lessive, à manger... La femme qui venait d'accoucher devait se reposer. La probabilité de mortalité après la délivrance était assez élevée. La sage-femme était rassurante et aidait le couple à passer à travers l'accouchement et les premiers jours du nourrisson. Son rôle n'était donc pas que médical mais aussi psychologique.

Les sages-femmes pouvaient aussi baptiser les bébés nouveaux-nés si ceux-ci étaient en danger de mort et que le prêtre n'était pas présent. Si le bébé survivait, un baptême plus officiel avait lieu à l'église. S'il mourrait, on avait une garanti qu'il ne soit pas au purgatoire pour l'éternité. C'était du sérieux.

Il arrivait aussi que celles-ci doivent témoigner dans certaines affaires à la cour. C'est une preuve que la sage-femme était quelqu'un de respecté et écouté. Voici quelques exemples où Marie Yardin a dû se rendre en cour pour témoigner:

En 1701 contre Elisabeth Campeau, accusée d'abandon d'enfant.

En 1703, Marie témoigne en tant que sage-femme dans le procès de Louise de Xaintes et Marie Anne Edmond, accusée une après l'autre d'avoir tué un bébé nouveau-né.

En 1705, Marie a témoigné en tant que sage-femme lors du procès de Pierre de Saint-Ours, accusé de rapt et viol sur la personne d'Hélène Celoron.

En 1707, pour attester le mariage de Marie Lamy et Jean Duval. Le registre avait brûler lors d'un incendie. Marie était veuve en 1707 et voulait prouver son mariage avec Duval.

En 1717, dans un procès entre Pierre Ozanne et son épouse Marguerite Girard et Jean Picard et son épouse Madeleine Rapin pour calomnies.

Encore en 1717 lors de la prise en charge d'un enfant abandonné par Catherine Achin, nourrice improvisée et son époux Mathieu Larchevêque.

On le voit, Marie, malgré le fait qu'elle n'a pas eu d'enfants, a eu une vie bien remplie. Elle a eu sa sépulture le 31 mars 1724 à Montréal.


Demain, c'est mon dernier billet du challenge avec Françoise Zachée!



Sources:

http://naviresnouvellefrance.net/html/vaisseaux2/fillesduroi/FillesduroiIL.html
Hélène Laforce "L’univers de la sage-femme aux XVIIe et XVIIIe siècle." Cap-aux-Diamants 13 (1985): 3–6. 
PRDH
https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=374&owa_no_fiche=1
https://www.la-genealogie-dherve.com/articles/challenges/challengeaz-2013/168-sages-femmes-en-nouvelle-france.html

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